SPIRITS

Présentée aux Halles de Schaerbeek, début 2016, puis par après lors de l’exposition Against Ourself, SPIRITS est une installation audio-visuelle où le programme construit lui-même la séquence qu’il va proposer au spectateur. C’est un labyrinthe en perpétuelle reconstruction où chaque séquence est unique et dont les lectures sont multiples.

Photographe : Loïc Vanden Bemden

Quelqu’un parcourt les couloirs d’un hôpital.
Au fil des portes et des salles, ces pensées se déroulent, la parole se délie et les salles d’attente deviennent le lieu de son passé.

J’ai combattu. Je suis parti. J’ai marché. J’ai marché. J’ai traversé. Choisi. Sélectionné.

J’ai affronté.

J’ai affronté.

L’obscurité. Les ténèbres. La nuit. Ma nuit. J’ai éclairé. Mes ombres. J’ai fait danser mes ombres sur les murs. J’ai fait combattre mes ombres. J’ai tué ma nuit. Et l’obscurité s’est réveillée. J’avance. Je marche. C’est la lumière qui projette mes ombres. Il n’y a que dans la lumière que j’ouvre mes ténèbres. Il n’y a que là qu’elles se dressent. S’affrontent. S’affranchissent. Se divisent. Se multiplient.

Un labyrinthe est composé avant tout de couloirs. Des couloirs, nous en parcourons tous les jours. Et nous voyons les autres parcourir ces mêmes couloirs à des instants différents. Sans le savoir chacun cherche sa sortie, la fin de son labyrinthe personnel, l’endroit où il pourra s’arrêter et vivre en paix.

Et dans un hôpital. Labyrinthe par excellence. Milieu autarcique. Enchevêtrement de couloirs. Parcouru par des centaines pour obtenir les clés. Nécessaires à l’ouverture de la sortie. Mais.
Quelle sortie ?

La bête au coeur. Le monstre. Le montre. Je le montre. J’ai montré le monstre. J’ai montré mon monstre. Mon monstre. Ma monstruosité. Ma mon. Struosité. Ma mon. Struosité. Ma mon. Maman.
J’ai couru. J’ai fui. Je suis parti. Je n’ai pas pu.

Le labyrinthe n’est pas un élément mythologique. Mais une abstraction de l’esprit utilisée quotidiennement. Sa forme simple est un couloir, une ligne, un trait avec une entrée et une sortie. Complexifiée, c’est un arbre, un cours d’eau, une infinité de choix et leurs conséquences. C’est un endroit où il n’existe qu’une entrée, des points de croisement et des fins nombreuses et variées. Puis il existe un dernier type de labyrinthe tel les rues d’une ville américaine. Sans début, sans fin, aux points de croisement multiples et incongrus. Une pensée libérée qui s’achemine, part dans des réalités concrètes puis devient poétique, plonge dans les tréfonds de l’inconscient et repasse rapidement par le concret de l’existence. Un labyrinthe où les couloirs sont insaisissables, indéfinis, mouvants et où les jonctions sont parfois surprenantes.

Ce projet explore les différentes formes de cet élément ancestral. La dimension concrète d’un couloir physique. Les choix d’une séquence vidéo suivie d’une autre. La pensée d’un écrit qui ne sait pas où il va.

Au final, une seule question : un labyrinthe, c’est se perdre, oui. Mais n’est-ce pas pour mieux se retrouver ?

Photographe : Roseline Chafwehé

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Crédits

Sur une idée originale de Loïc Vanden Bemden

Actrices/Acteurs : Alix de Beaufort, Thomas Carlier, Loris Legnaro, Hyuna Noben, Elise Weissenberger
Vidéo et Montage : Aufray Di Bartolomeo, Valentin Farenzena
Réalisation : Loïc Vanden Bemden

Auteur : Loïc Vanden Bemden
Voix : Loïc Vanden Bemden, Elise Weissenberger
Enregistrement audio : Denys Desmecht

Programmation : Loïc Vanden Bemden

Avec la participation de « Arts², Ecole Supérieure des Arts » et de « Les Halles de Schaerbeek »

Remerciements à Michel Cleempoel, Sylvie Landuyt, Clément Thirion, François Zajega, ma famille.

Création – Janvier 2016 – Tous droits réservés